SUBGLACIOR : révolutionner la paléoclimatologie grâce à une nouvelle sonde
Depuis 2011, les équipes du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement (CNRS – Université Joseph Fourier), du Laboratoire Interdisciplinaire de Physique (LIPhy), de la Division Technique de l’Institut National des Sciences de l’Univers (DT-INSU), du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE) et avec le soutien notamment de la Fondation BNP Paribas développent le projet SUBGLACIOR. Un projet qui a pour but de concevoir, construire et déployer en Antarctique un nouveau type de sonde pour obtenir les enregistrements climatiques les plus anciens à partir de glace naturelle, au-delà d’un million d’années, en un temps record.
Le développement de la sonde SUBGLACIOR
Le principe de mesure de cette sonde réside dans une technologie laser française innovante permettant la mesure en temps réel, sur un instrument embarqué dans un carottier, de paramètres clés (isotopes de l’eau, concentration de l’air piégé dans la glace en méthane).
Les progrès de la spectroscopie laser dans le proche et moyen infra-rouge (technique brevetée 0FCEAS) permet maintenant de produire des mesures ultra-précises sur un instrument suffisamment compact et robuste pour qu’il puisse être utilisé en conditions aussi extrêmes. Dans le cadre du projet SUBGLACIOR, une vingtaine de chercheurs et d’ingénieurs de l’équipe ont réussi à miniaturiser l’instrument laser pour le faire tenir dans un tube de moins de 5 centimètres de diamètre. Les données qu’il va acquérir seront transmises en continu vers la surface via une électronique embarquée dans la sonde et un câble électroporteur spécifique de 3500 mètres de longueur.
L’enveloppe permettant à cet instrument de progresser dans le glacier depuis la surface, tout en produisant en continu un échantillon analysé par le spectromètre laser est en cours de développement par l’équipe de SUBGLACIOR.
L’instrument laser a subi un premier test durant l’été 2014, dans un environnement très différent de la glace polaire. Il a en effet été déployé pour analyser les gaz dissous en mer Méditerranée, grâce à une interface spécifique construite au LGGE. Les premiers résultats obtenus ouvrent des perspectives très prometteuses pour des applications multiples en océanographie, bien loin des études des climats anciens. En effet, ce déploiement jusqu’à des profondeurs de 600 mètres au large de Nice a permis pour la première fois d’obtenir un profil continu de la concentration en méthane dissous en mer Méditerranée, montrant des variations à l’échelle de quelques dizaines de mètres dont l’origine biologique ou liée à la circulation des eaux reste à élucider. Link BNP PARIBAS.